Google Maps s’intéresse aux émissions de carbone des villes

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Le 10 septembre dernier, Google a lancé le Environmental Insight Explorer, une nouvelle fonction du populaire Google Maps. Son but : calculer l’empreinte carbone des différentes villes… et proposer une solution.

Pour la plupart d’entre nous, utilisateurs de téléphones intelligents, Google suit nos moindres faits et gestes. Il sait où nous allons, quand et comment, et ces précieuses données sont stockées et utilisées de différentes manières et dans différents buts.  Je ne vous apprends rien.

 

Comment ça marche.  

Cette fois, Google propose d’utiliser les innombrables données accumulées au fil des années dans une optique qui semble, au premier abord, louable : aider à réduire la quantité de carbone émise par les villes à travers le monde.

Avec son Environmental Insight Explorer, l’entreprise américaine s’allie avec l’Alliance mondiale des maires pour le climat et l’énergie (Global Covenant of Mayors for Climate and Energy, ou GCoM) afin de lutter contre le réchauffement climatique.

Pour ce faire, Google a lancé cette semaine une version Beta de son outil en ligne destiné à compiler en un seul lieu les émissions de carbone liées, bien sûr, au trafic routier, mais également aux bâtiments. Ces dernières sont calculées en fonction des estimations de la surface de plancher totale des bâtiments, de la consommation en énergie des bâtiments et des émissions associées au type d’énergie consommée.

Par exemple, pour la ville de Buenos Aires, en Argentine, Google estime que les émissions liées aux bâtiments sont de 2 610 000 tonnes de CO2 par année — un nombre « faible » en comparaison à d’autres villes, selon Google. Les émissions liées aux transports, quant à elles, totaliseraient 5 860 000 tonnes par année — un nombre quant à lui « dans la moyenne ».

Mais ce n’est pas tout : outre l’estimation des émissions annuelles, Google et la GCoM visent également à changer la donne. D’abord, grâce à cet outil Open Platform (c’est-à-dire qu’il pourra être consulté et utilisé gratuitement), les villes seront en mesure de partager et d’harmoniser leurs données climatiques et de mettre sur pied des mesures environnementales basées sur ces données.

Ensuite, Google conjugue cet outil avec son Projet Sunroof afin d’estimer les réductions de CO2 possibles grâce à l’installation… de panneaux solaires sur les toits des bâtiments !

Pour reprendre l’exemple de Buenos Aires, Google estime que le potentiel de réduction de CO2 associé à l’installation de panneaux solaires serait de 946 000 de tonnes de CO2 par an. Ceci correspond à 200 000 voitures retirées des routes pendant une année ou encore à 24 000 000 semis d’arbres plantés durant 10 ans.

« Les villes font de grands progrès pour couper leurs émissions et de meilleures données leur permettront de faire davantage, plus rapidement, afin de les aider à atteindre les cibles de [l’Accord de Paris sur le climat] », a déclaré Michael Bloomberg, l’Envoyé spécial des Nations unies pour l’action climatique et co-Président de l’Alliance mondiale des maires pour le climat et l’énergie.

Ce partenariat avec Google « armera les villes avec une foule de précieuses nouvelles données afin de cibler les émissions — et de nouvelles preuves pour aider les stratégies efficaces à se propager », a-t-il ajouté.

Cet outil n’est présentement offert qu’en version Beta, c’est-à-dire qu’il n’est disponible qu’en anglais et qu’il ne cible pour l’instant que cinq villes : Victoria (Canada), Melbourne (Australie) et Buenos Aires, ainsi que Pittsburg et Mountain View (États-Unis). Toutefois, à terme, cet outil devrait s’appliquer à toutes les villes du monde qui souhaitent y participer, peu importe leur taille.